L’ambassadeur de la Grande Bretagne, M. Andrew Noble, a consacré sa première sortie officielle, en dehors de la capitale, à la ville Oran, où il a été reçu à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de l’Oranie.
«La visite à Oran m’a donné la possibilité d’échanger des points de vue sur les secteurs qui seraient porteurs pour la coopération», a-t-il indiqué face à la presse locale en promettant d’organiser des missions économiques et des visites dans les six prochains mois. «J’ai un mandat de mon Premier ministre et de votre Président de la République pour élargir les échanges bilatéraux avec, comme perspectives importantes, les relations économiques et commerciales», ajoute le diplomate qui considère que ce serait là un premier grand pas pour élargir les partenariats déjà existant entre les deux pays.
A ce sujet, il évoquera l’usine Unilever qu’il a visitée durant son séjour oranais et qui, selon lui, servira de modèle à la mise en place des joint-ventures futurs. «La présence britannique en Algérie est plus importante qu’on aurait tendance à le croire mais moins qu’on le voudrait». C’est l’avis de M. Andrew Noble qui affirme que ce n’est pas assez, même si le nombre d’entreprises présentes en Algérie ne cesse d’augmenter. Il reste confiant et pour preuve : «En décembre, nous avons, ajoute-t-il, organisé une conférence d’investissement à Londres où nous avons enregistré 400 représentants de sociétés britanniques qui étaient particulièrement intéressés pour avoir des informations réelles sur l’Algérie, sur ses besoins, et savoir ce que vous demandez de nous».
Cette curiosité envers l’Algérie lui fait dire que nous allons assister à un grand nombre de visites et à la fructification très probable d’un certain nombre d’investissements. «Cela ne se fera pas, tempère-t-il, du jour au lendemain mais en tant qu’ambassade nous allons soutenir ces efforts et ces initiatives». Volonté de renforcement des relations Sachant que 60% des exportations britanniques se font avec l’Union Européenne et tenant compte du fait que cette zone est actuellement en panne de croissance économique, la recherche d’autres marchés et d’autres opportunités d’affaires parait comme une évidence aux yeux de l’ambassadeur britannique qui écarte de cette démarche les effets de la baisse des prix du pétrole. De ce fait, selon lui, les relations avec l’Algérie ne peuvent que se renforcer. Sur un plan politique, lié notamment à l’actualité du terrorisme, il a considéré que ce fléau est maintenant devenu mondial et qu’il ne connait plus de frontières comme ce fut le cas dans le passé. «Les deux pays ont connu le terrorisme même si nous n’avons pas souffert comme vous car ce que l’Algérie a vécu est incomparable au point que je ne peux même pas l’imaginer», s’est-il exclamé en rappelant que son gouvernement a également lutté très, très longtemps, pour réduire la nuisance des extrémistes qui habitent ou qui habitaient le Royaume Uni. Il a évoqué les longues batailles juridiques qui ont été menées pour venir à bout de Abou Hamza et de Abou Katada du fait «du rôle néfaste qu’ils ont joué dans la société britannique et sur le plan international». Conscient des difficultés et des efforts qu’il faut déployer pour en venir à bout, il considère par ailleurs que le terrorisme est une fatalité pour les démocraties qui veulent sauvegarder la liberté d’expression qui les caractérise. «Il y aura, dit-il, des aspects très négatifs que nous ne pourrons pas rayer d’un revers de main de notre société». On compte cependant sur le pouvoir de la société et la confiance en soi pour vaincre au final. «Ces événements tragiques ne vont pas, tanche-t-il en conclusion, nous empêcher de vivre dans les sociétés que nous voulons avoir».