Le groupe français d’assurance- crédit (Coface) relève dans son dernier panorama, publié le 25 mars dernier, que l’Algérie a progressé dans le domaine de la réglementation des entreprises. L’organisme français d’assurance-crédit souligne que “Des mesures d’assouplissement du cadre légal des affaires ont été introduites par la loi de finances 2014”, note la Coface. “Les procédures d’agrément des projets d’investissements directs étrangers ou d’investissements en partenariat avec des capitaux étrangers sont allégées. En outre, alors que depuis 2009 le crédit documentaire était devenu le seul moyen de paiement des importations, cette loi rétablit le paiement avec remise documentaire”.
L’évaluation environnement des affaires B n’est plus sous surveillance négative, annonce la Coface. Pour rappel, l’organisme français d’assurance-crédit avait mis sous surveillance négative la note B environnement des affaires de l’Algérie en 2010, en raison “des politiques restrictives à l’égard des importations et des investissements directs étrangers” prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. L’évaluation de l’environnement des affaires consiste à mesurer la qualité de la gouvernance privée d’un pays. C’est-à-dire la transparence financière des entreprises et l’efficacité des tribunaux en matière de règlement de dettes.
Chez Coface, elle est élaborée sur la base de travaux internes associant l’ensemble de ses entités dans le monde et des évaluations du climat des affaires élaborées par les organisations internationales. Pour apprécier ces environnements, la plupart des évaluations sont axées sur la liquidité et la solvabilité globale des pays. Le groupe français d’assurance-crédit va plus loin en appuyant son appréciation des risques sur son expérience microéconomique. Pour la Coface, l’important est de savoir si les comptes des entreprises reflètent bien la réalité de leur situation financière et si en cas d’impayés, le système juridique local permettra un règlement équitable et efficace.
Comme pour les évaluations “risque pays”, celles de “l’environnement des affaires” se situent sur une échelle de 7 niveaux, A1, A2, A3, A4, B, C, D, dans l’ordre croissant du risque. La note B, qui est celle de l’Algérie, veut dire que l’environnement des affaires est moyen. La fiabilité et la disponibilité des bilans d’entreprise sont très variables. Le recouvrement de créances est parfois difficile. Les institutions présentent certaines fragilités. Les entreprises évoluent dans un cadre instable ou peu performant.
En janvier dernier, lors de son 17e colloque “risque pays”, la compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur, avait maintenu pour l’Algérie la note A4 pour l’évaluation risque pays. L’assureur crédit français avait mis en lumière les points faibles de l’économie algérienne : forte dépendance envers les hydrocarbures et problèmes d’utilisation de cette rente, poids économique excessif du secteur public, lourdeurs bureaucratiques et environnement des affaires problématique, et un taux de chômage élevé des jeunes. Mais, en parallèle, la Coface souligne les points positifs, entre autres d’importantes réserves de pétrole et de gaz, un potentiel dans les domaines des énergies renouvelables et du tourisme, une solide situation financière extérieure (très faible endettement extérieur, énormes réserves de changes) et une politique publique visant une diversification économique. Le panorama printemps 2014 de la Coface contient une étude sur les nouveaux pays émergents. Elle a identifié 10 pays susceptibles de prendre le relais des grandes économies émergentes, les Brics ((Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Parmi eux, cinq (la Colombie, l’Indonésie, les Philippines, le Pérou et le Sri Lanka) ont un environnement des affaires d’une qualité comparable à celle des Brics. Les cinq autres pays (le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, le Bangladesh et l’Éthiopie) pourraient mettre davantage de temps pour pleinement profiter de ce potentiel, leur environnement des affaires étant plus difficile. L’Algérie n’y figure pas.
Afin de cibler les pays prometteurs, à qui les Brics sont en train de céder la place, Coface a retenu plusieurs critères, dont deux essentiels. En plus d’une croissance potentielle élevée en accélération, et dont l’économie est diversifiée et résiliente aux chocs de croissance, ces pays ont des capacités de financement suffisantes pour financer la croissance (un niveau d’épargne minimum, nécessaire pour éviter le recours massif à l’épargne étrangère) sans risque de bulle de crédit ou qui n’ont pas déjà des marchés d’action d’une taille comparable à celle des pays de l’OCDE.
Source : Econostrum