La Chambre algérienne du commerce et d’industrie s’investit de plus en plus dans la vie économique. Elle a développé plusieurs activités dont la formation, et a inscrit dans son agenda, une série de manifestations visant à favoriser l’expansion des entreprises, la recherche de débouchés extérieurs et la mise en relation d’affaires pour le développement du partenariat. Mohamed Chami, Directeur général de la CACI, considère toutefois, dans cet entretien, paru dans les colonnes de L’Éco (N°108 / du 16 au 31 mars 2015), qu’il y a encore beaucoup à faire et se range du côté du nouveau président pour que la CACI soit encore plus active, plus visible et répondre ainsi aux attentes des entreprises.
L’Eco : Un nouveau président a été élu récemment à la tête de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie. Y aura-t-il un nouveau souffle à cette structure ?
Mohamed Chami : La chambre est un établissement public qui constitue le lieu privilégié de dialogues et de concertations à la fois entre les entreprises elles-mêmes, qu’elles soient publiques ou privées, et entre celles-ci et les pouvoirs publics. L’objectif est de parvenir, à travers le dialogue et la concertation, à identifier les contraintes rencontrées par les entreprises et proposer les solutions susceptibles de développer l’activité économique en particulier et réaliser ce qu’on peut appeler le progrès économique et social en général.
Le nouveau Président a clairement affiché sa volonté de rendre effective cette prérogative du dialogue et de la concertation en mettant tout en oeuvre pour dynamiser les organes statutaires de la CACI qui, il faut le reconnaître, n’ont pas joué leur rôle depuis plusieurs mandatures. En effet, ces organes, à savoir les commissions techniques, au sein desquelles devrait s’organiser la concertation, ne se sont pratiquement jamais réunies depuis une dizaine d’années. Il faut souligner qu’elles ont, pourtant, été mises en place dans le but notamment de faire toucher du doigt les problèmes du terrain, souvent méconnus par les pouvoirs publics, liés à l’investissement, à la fiscalité, au commerce extérieur, etc…. Avec l’arrivée du nouveau président, une nouvelle approche est préconisée et apparaît à travers la restructuration des commissions techniques ainsi que la révision de leurs règles d’organisation et de fonctionnement et ce, dans l’attente d’une révision des statuts dont le but principal étant de leur conférer un ancrage législatif.
Qu’en est-il des autres missions de la CACI ?
Je pense que les missions classiques relevant des structures administratives de la CACI sont convenablement remplies au regard des moyens mis à disposition. Ces missions couvrent plusieurs domaines tels que l’animation économique à travers l’organisation de journées d’information, de séminaires, de foires et salons tels que le SANIST, le Tijara Equip Expo, DjazAgro etc…, l’accompagnement des entreprises à l’international à travers notamment l’organisation de mission d’hommes d’affaires à l’étranger et la conclusion d’accords de coopération avec des organismes homologues, l’information économique et commerciale à travers la constitution de bases de données et de systèmes d’information sur la production nationale, sur les marchés extérieurs et sur le potentiel d’exportation, la formation où la chambre est devenue pratiquement la première institution de formation après le système éducatif national disposant de plusieurs centres de formation dont la prestigieuse ESAA, le règlement des différends opposant les entreprises à travers la création d’un centre d’arbitrage, de médiation et de conciliation.
Quelles sont les priorités du nouveau plan d’action de la CACI ?
Pour le moment, le débat porte sur la redynamisation des commissions techniques et sur la refonte des statuts. Dans l’intervalle, une action d’assistance aux CCI locales est engagée pour leur permettre d’améliorer leur performance et de profiter de leur proximité des entreprises pour prendre en charge efficacement leurs préoccupations.
Le nouveau président revendique la gestion des zones industrielles par les investisseurs eux-mêmes. Pensez-vous que la CACI puisse jouer un rôle pour parvenir à cette fin ?
La gestion des zones industrielles n’est pas une chose aisée, elle nécessite un savoir-faire, des moyens financiers importants et une ressource humaine qualifiée. Même si ces conditions sont réunies, la CACI ne pourrait s’impliquer que si un dispositif juridique et réglementaire est mis en place pour lui conférer cette mission. Ceci pourrait s’opérer à travers la révision des statuts.